CHWP A.14 Baider, "Sexism And Language: What Can The Web Teach Us?"

Abstract

In his seminal work l'Emile Rousseau asked his female reader to educate her daughter so that she would become a 'honnête femme' and not a 'honnête homme'. Rousseau was playing on words as the collocation 'honnête homme' refers to a social and intellectual ideal reserved for the masculine gender, whereas the 'honnêteté' described in 'honnête femme' refers to the loyalty of a spouse vis-à-vis her husband. This different meaning of an adjective when it qualifies the noun femme or the noun homme is found in other collocations in French, for instance a grand homme is a "great man" but a grande femme is "a tall woman". This lexical and semantic dissymmetry is the topic of this essay. I make the hypothesis that the differential meaning can be explained by the systematic derogation of the noun femme; therefore, in the case of the syntagms with a differential meaning the noun modifies to a certain extent the adjective. Computerized databases and on-line texts provide the much-needed data to examine this assumed phenomenon of derogation of the noun femme. I also remark upon the usage of some women writers. Female writers tend to use more positive adjectives with the word woman. Also female writers such as de Navarre and Sévigné use adjectives with the 'male (and positive) meaning' when referring to women and not the 'female (and negative) meaning'.


Résumé

Dans son oeuvre L’Émile, Rousseau recommande à ses lectrices d’éduquer leurs filles pour en faire des honnêtes femmes et non des honnêtes hommes. Rousseau jouait alors sur les mots puisque l’expression honnête homme fait référence à un idéal intellectuel et social hérité du 17e siècle alors que l’honnêteté à laquelle fait référence honnête femme décrit la loyauté d’une épouse. Ce sens différent selon que l’adjectif qualifie le nom homme ou femme se retrouve dans d’autres syntagmes; ainsi un grand homme est grand de mérite mais une grande femme est grande de taille. Cette dissymétrie sémantique et un essai d’explication de celle-ci sont les sujets de cet article. Je fais l’hypothèse que le sens différentiel observé peut être expliqué par la péjoration systématique du nom femme. On peut donc faire l’implication que dans le cas de ces syntagmes le nom modifie en quelque sorte l’adjectif. Les bases de données informatisées et les versions jalonnées de textes sur l’Internet et notamment la base de données ARTFL procurent les données nécessaires pour soutenir l’hypothèse de la péjoration du nom femme. J’ai aussi remarqué un emploi différent de ces syntagmes selon que l’auteur est une femme ou un homme. Les écrivaines ont, en effet, tendance à employer des champs lexicaux plus positifs pour le nom femme que les auteurs masculins. De plus, certaines écrivaines telles que de Navarre et Sévigné emploient les adjectifs quand elles font référence à des femmes avec le sens réservé au nom masculin, sens plus positif que celui réservé au nom femme.

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